Émissions

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La sphère de Dyson

Ce soir, nous levons les yeux vers l’une des idées les plus vertigineuses que l’humanité ait jamais envisagées : la mégastructure qui engloberait entièrement une étoile pour en capter l’énergie. Une construction titanesque, digne d’une civilisation avancée — peut-être la nôtre, dans un futur lointain.


Le concept, vous l’avez sans doute déjà entendu : la sphère de Dyson. Elle porte le nom de Freeman Dyson, physicien anglo-américain né en 1923 et disparu en 2020, esprit brillant qui a marqué aussi bien l’astronomie que l’électrodynamique quantique, le génie nucléaire ou la physique des solides. En 1960, dans un article marquant publié dans la revue Science, Search for Artificial Stellar Sources of Infrared Radiation, il propose de rechercher dans le ciel des signatures infrarouges anormales : peut-être les signes d’une « biosphère artificielle » construite par une civilisation extraterrestre.


Mais Dyson lui-même racontait que l’idée ne lui était pas venue dans un laboratoire. Il l’avait trouvée, dit-il, dans une vieille édition du roman d’Olaf Stapledon, Star Maker (1937), dénichée par hasard à la gare de Paddington en 1945. Stapledon y décrivait les derniers post-humains, vivant jusqu’aux derniers instants de l’univers à l’intérieur de vastes pièges de lumière entourant des étoiles. Pas une coque rigide, comme on l’imagine souvent, mais un ensemble de structures flottantes capturant l’énergie stellaire.


Derrière ce fantasme de mégastructure se cache une question essentielle : quelle civilisation voulons-nous devenir ? Avec une population mondiale et une consommation énergétique qui croît d’environ 1 % par an, nos besoins pourraient, d’ici quelques siècles, nous pousser vers un cap technologique inédit. Selon certaines projections, l’humanité pourrait, vers l’an 2500, atteindre un niveau « de type II » sur l’échelle de Kardashev — capable de dompter l’énergie entière d’une étoile. Pour cela, il faudrait des ressources matérielles colossales, probablement issues d’une géante gazeuse, et une infrastructure d’une ampleur inimaginable… comme une sphère de Dyson.


Alors, vision impossible ? Ou avant-goût d’un futur dans lequel l’humanité deviendra une espèce véritablement cosmique ? Installez-vous, nous partons explorer les frontières de la physique, de l’ingénierie extrême… et de notre propre imagination.

sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Freeman_Dyson
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sphère_de_Dyson
https://fr.wikipedia.org/wiki/Échelle_de_Kardachev
https://fr.wikipedia.org/wiki/Créateur_d%27étoiles


https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-science-cqfd/sphere-de-dyson-9112530
la science CQFD : Sphère de Dyson : une boule d’énergie – août 2025 - Julien Wacquez  


https://journals.openedition.org/gradhiva/4177#tocto2n5
« La Faillite de l’imagination ». De l’existence scientifique de la sphère de Dyson – 2019 


https://www.youtube.com/watch?v=EPwzDPCGrdI
chaine Youtube Physique à Mons - La physique d’une sphère de Dyson (Claude Semay)


musiques :
coupure 1 : Dyson Sphere (part I) Mining the Oort Cloud - Dyson Sphere- Alkaloïd – The Malkut grimoire – 2015 - https://open.spotify.com/intl-fr/album/1uFjEOiRSe8LCyd0le87NE 
coupure 2 : Dyson Sphere - Phinehas - The Last Word Is Yours to Speak – 2013 - https://en.wikipedia.org/wiki/The_Last_Word_Is_Yours_to_Speak 
coupure 4 : Astronomie Domine - Pink Floid – The Piper at the Gates of Dawn – 1967 - https://fr.wikipedia.org/wiki/Astronomy_Domine 


Présenté par Simon Thuilier et Pierre-Paul Durastanti,
CFM villefranche

10 Novembre 2025